LE CENTRISME

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LE SITE POLITIQUE DU CENTRE & DU CENTRISME

LE CENTRE, DYNAMIQUE POLITIQUE

 

Centre et régime politique
L’espace naturel du Centre est la démocratie représentative et participative. Représentative parce que la conduite des affaires de la cité requiert un service à plein temps de femmes et d’hommes qui font de la politique une activité principale ou à part entière pendant la durée de leurs mandats électifs, déchargeant ainsi les citoyens de cette gestion difficile et souvent harassante. Participative parce que la délégation de pouvoir ne peut être un blanc-seing donné à des représentants qui n’ont de compte à rendre qu’une fois tous les quatre ou cinq ans. Participative, encore, parce que la décentralisation des décisions doit permettre de responsabiliser les personnes dans leur vie quotidienne et leur donner le pouvoir de prendre directement un certain nombre de décisions.

Le Centre milite pour une démocratie où les différents pouvoirs sont bien délimités et séparés. Conscient qu’il faut un exécutif fort, il admet un Président de la République doté de nombreuses prérogatives et élu au suffrage universel direct. Néanmoins, il souhaite que sa fonction soit équilibrée par un réel pouvoir des assemblées élues par le peuple et, en particulier, de l’Assemblée Nationale. La démocratie représentative et participative nécessite une dualité président (qui a l’autorité) – assemblée (qui fait la loi) qui dirige.

De même, le Centre souhaite que la représentation parlementaire soit la plus fidèle à la sociologie et à la diversité de la population. Il revendique, dès lors, une élection législative à forte dose de proportionnelle, non pas pour désorganiser l’action des députés mais pour que ceux-ci soient le reflet fidèle du pays ce que ne permet absolument pas un régime électoral majoritaire. L’important est que les citoyens se retrouvent tous dans la Représentation nationale. C’est une exigence d’une démocratie moderne et dynamique.

La démocratie du XXI° siècle ne peut demeurer dans des schémas dépassés et dans une frilosité en regard des défis qui nous attendent. Au lieu de décourager le citoyen de s’intéresser à la politique, il faut lui redonner le goût d’y participer en lui montrant qu’il existe une vraie démocratie représentative et participative, transparente, honnête et uniquement tournée vers le bien être de la communauté qu’elle organise et qu’elle représente. Cette modernisation des institutions n’est pas souhaitable, elle est absolument indispensable.

Le Centre de la vie politique
Si l’on veut vraiment agir pour le bien de la communauté et non pas transformer la politique en simple jeu où il suffit de promettre tout et n’importe quoi afin de se faire élire, la réalité politique de la meilleure organisation de la société se trouve et se trouvera sans doute encore pour très longtemps dans les solutions proposées par le Centre. Un Centre évidemment dynamique et non pas conservateur ou rétrograde.

Centre droit si l’on estime que l’initiative individuelle, découlant de la liberté est de Droite tout comme le fait que l’existence de leaders, est incontournable en l’état des sociétés mondiales. Centre gauche si l’on pense que la tolérance et la solidarité, absolument nécessaires dans toute société qui s’enorgueillit d’une volonté de créer un lien social fort, sont des valeurs de Gauche. Centre chrétien si l’on se rappelle que le message de Jésus nous invite à ces valeurs de Droite et de Gauche. Centre laïc si l’on songe que liberté et tolérance font que chacun, dans le cadre du respect des autres et des valeurs démocratiques, doit être libre de mener sa vie comme il l’entend et sans interférences des idéologies politiques et religieuses. En un mot, Centre.

Cette démonstration que le Centre est du centre et doit le rester fera sourire beaucoup de monde, notamment ceux qui observent le monde politique. Les tiraillements constants qui agitent tous les courants de la vie politique et plus particulièrement le Centre rendent souvent ce positionnement difficile voire impossible. Dès lors, le Centre est parfois de gauche et plus souvent de droite. Mais, ce balancier est sans doute aussi un des éléments constituants d’un Centre minoritaire électoralement parlant. Si le Centre était majoritaire lors des élections (avec un système de représentation proportionnelle), alors ce sont les formations de droite et de gauche qui feraient sans doute le balancier que l’on observe pour le Centre. D’autant que le Centre se veut être un espace de consensus qu’il recherche avec tous ceux qui souhaitent travailler avec lui. De ce point de vue, il est, n’en déplaise à ses détracteurs, à la fois centre droit et centre gauche dans le sens où certaines de ses décisions sont plus à droite que d’autres et inversement, certaines sont plus proches de la gauche. Et c’est évidemment sa vocation d’être, à la fois, la droite et la gauche du centre politique. C’est le sens de l’appellation « libéralisme social ».

La seule chose que le Centre ne doit pas faire, c’est perdre sa personnalité, se diluer dans des partis de droite ou de gauche, devenir leur obligé. Malheureusement, l’histoire politique montre qu’il en a été ainsi, parfois pour des raisons politiques qui méritent discussion, souvent pour des questions d’ambitions personnelles moins convaincantes, étant entendu, toutefois, que l’ambition personnelle ne peut pas toujours être discréditée. Les femmes et les hommes politiques désirent exercer le pouvoir pour mettre en pratique leurs idées. Et lorsque cette possibilité se présente, certains ne peuvent la refuser.

Une dynamique politique
On a coutume de dire que le gouvernement se fait « au centre » dans la plupart des pays du monde mais que les électeurs choisissent des partis de droite ou de gauche qui proposent des programmes marqués fortement par un côté ou l’autre de l’échiquier politique, par un discours souvent extrême et intolérant mais qui, une fois aux affaires, ne peuvent que gouverner au juste milieu (1).

Ce choix des électeurs (qui ne sont même pas dupes de cette duplicité de la rhétorique politique !), doit-on s’en féliciter comme une vitalité de la démocratie ? Elire des gens à la tête du pays pour faire une politique qu’ils rejettent n’est-il pas inconséquent ? Sans doute l’illusion que tout va changer et aller pour le mieux fonctionne dans l’inconscient collectif d’un peuple qui espère en l’avenir radieux lors de chaque élection ou alternance politique.

Cependant, cela ne rend pas la gestion politique plus facile, au contraire. Pire, cela induit une distorsion qui grève l’efficacité politique et, in fine, ne permet pas de mettre en place la meilleure société possible.

Dès lors, la dynamique issue d’une telle élection est une fausse dynamique qui va encore plus décevoir les électeurs. Et de déceptions en déceptions, ceux-ci se réfugient dans un rejet de la « classe politique », dans l’abstention, dans le vote ultra ou dans l’idée que rien ne peut changer en bien. Voilà les dégâts occasionnés par de telles pratiques dont souffre en particulier une dynamique centriste, hypothéquée par ces hypocrisies.

Bien évidemment la responsabilité ne vient pas seulement des électeurs qui se trompent ou des partis qui les trompent mais aussi de ce Centre qui peine à exister en tant que force dynamique et dont les responsables ont souvent montré plus d’envie d’honneurs que de fidélité politique. Encore qu’il ne faille pas oublier que le Centre, dès lors qu’il n’est pas la force politique principale, se doit d’être une force d’appoint du ou des partis dominants afin d’infléchir leur politique vers le centre. Comme tout parti, ce n’est que lorsqu’il est dominant qu’il va faire venir à lui des formations de droite et de gauche sur son programme.

La clé de la bonne gouvernance
C’est avec le Centre, aujourd’hui dans le monde et dans nos sociétés, que tout se passe de constructif en politique. Car, c’est débarrassé de tout extrémisme et de tout clientélisme que la politique est le plus efficace possible et c’est bien cela l’essentiel : qu’une politique soit le plus efficace possible.

C’est par le Centre et rien que par le Centre que se trouve aujourd’hui et pour longtemps encore la clé de la bonne gouvernance des peuples du monde entier. Ce n’est que dans un mélange de liberté et de solidarité, d’individualisme et de lien social, de responsabilité et d’assistance que l’on établira la meilleure façon de gouverner dans le respect des êtres humains.

Cette évidence n’est pas nouvelle mais elle est là quoi qu’en pense tous les détracteurs de cette bonne gouvernance qui voudraient honnêtement parfois, malhonnêtement souvent, que l’on aille vers des actions beaucoup plus radicales et parfois extrémistes.

Cette évidence résulte de la dualité de l’être humain et des peuples à poursuivre, non pas d’objectifs contradictoires, mais un mélange d’objectifs. Si beaucoup réclament la plus grande liberté possible dans la responsabilité (seule bonne liberté), d’autres préfèrent que l’on décide pour eux dans un certain nombre de domaines et souhaitent être aidés dans leur existence quotidienne. De même chaque personne demande de la liberté mais aussi de la solidarité, de la responsabilité mais aussi de l’assistanat. Au niveau du peuple comme entité collective, on retrouve ce dualisme qui n’est pas contradictoire mais qui impose de trouver la juste mesure. Permettre à ceux qui ont l’âme conquérante de vivre l’aventure de la vie avec cette liberté d’entreprendre dans tous les domaines de leur propre vie. Donner à ceux qui ne se sentent pas capable ou qui n’en ont pas envie, une protection suffisante et un cadre de vie le meilleur possible. Et l’on pourrait multiplier les exemples.

Bien évidemment, il ne s’agit pas de faire ici deux catégories de citoyens, les « entrepreneurs de vie » et les « assistés de l’existence » mais de reconnaître la réalité individuelle et sociale d’une société pluraliste et inégalitaire. C’est parce que les êtres humains se sont réunies en collectivité que l’assistance est un devoir en faveur des plus faibles afin de faire ou de tenter de faire de la majorité de ceux-ci de futurs entrepreneurs de vie, capables de se prendre en main et de porter eux-mêmes leur projet de vie.

Le Centre, pragmatisme politique
Souvent le Centre est présenté comme le vivier des opportunistes qui n’attendent qu’un strapontin ministériel. Si cela peut être vrai pour certains hommes politiques, beaucoup de Centristes demeurent fidèles à leurs engagements. Mais, si l’opportunisme est à proscrire, il faut en revanche pratiquer le pragmatisme.

Le pragmatisme est l’adaptation au monde qui nous entoure, une notion essentielle en matière politique. Défendre bec et ongle des notions dépassées et surannées n’a aucun sens comme le font certains partis politiques. Le pragmatisme c’est aussi une vision politique qui permet d’apprécier comment défendre au mieux ses valeurs et comment, surtout, les mettre en pratique. Il ne faut donc pas confondre l’opportunisme et le pragmatisme. Le premier n’est qu’ambition personnelle, le deuxième est ambition politique.

Ainsi, toute politique, pour être cohérente, c’est-à-dire orientée vers le meilleur résultat possible compte tenu des circonstances, doit être pragmatique. Un pragmatisme qui, bien évidemment, n’est par renoncement aux principes qui fondent cette politique.

L’internationalisme centriste
Le Centre est évidemment européen mais aussi internationaliste puisqu’il veut rapprocher les êtres humains, leur permettre de vivre leurs différences dans un lien social fort. De même, il est supranational et milite pour une Europe fédérale puis une Europe intégrée dans une vaste démocratie mondiale.

Beaucoup de gens éprouvent une grande crainte devant la « mondialisation » de l’économie dont on parle beaucoup en ce début de troisième millénaire (même si le phénomène est beaucoup plus ancien). Et il est vrai que celle-ci a de quoi engendrer quelques angoisses lorsque l’on sait qu’elle ne peut, dans sa forme actuelle, que bénéficier aux plus gros et aux plus riches, notamment aux entreprises multinationales. Ainsi, beaucoup d’intellectuels qui prônaient l’ouverture au monde en reviennent à un nationalisme et à la défense de valeurs pas toujours très consensuelles.

Ce repliement sur soi se comprend également dans la peur d’une perte d’identité. Et, là, nous touchons le problème central de ce mouvement de « mondialisation ». En effet, il n’existe aucune idéologie fédérative qui donne aux femmes et aux hommes de la planète l’envie de s’intégrer dans un vaste ensemble unique où ils trouveraient une civilisation et une culture identitaires fortes, propres à les contenter tout en respectant leur individualité.

Alors, au lieu de nier cette mondialisation, il faut travailler à lui donner une assise politique, à lui donner une dimension humaine et humaniste, à lui donner du sens. Car, au moment où les problèmes deviennent mondiaux, au moment où de nouveaux pays s’enrichissent et sont en demande de matières premières qui se raréfient, au moment où l’espèce humaine se trouve devant des choix, non pas de civilisation, mais de survivance, cette mondialisation est incontournable si l’on veut éviter un désastre mondial et des conflits sanglants.

Une véritable écologie pour protéger l’être humain
Gérer le monde et l’Humanité au juste équilibre, à la juste mesure est une nécessité car le monde est divers comme le sont les femmes et les hommes qui le peuplent. Le Centre qui place la vie comme valeur suprême est naturellement en faveur d’une protection de l’environnement de l’être humain.

Cependant, si la planète doit être gérée afin de la préserver, cette préservation doit servir avant tout les humains et non une « nature sacrée ». S’il faut respecter la planète, c’est principalement pour respecter les êtres humains. Mais faire de la planète un sanctuaire sans y inclure l’existence des êtres humains ou n’en faire qu’un élément parmi d’autres constitue un non-sens pour une société humaine dont le but est d’utiliser au mieux la nature pour le bien de la collectivité.

Reste que nous ne devons pas nous cacher la réalité d’une dégradation écologique souvent dramatique qui fait peser de lourdes menaces sur l’Humanité. Car l’être humain se présente souvent, depuis son apparition, sous les traits d’un être irresponsable qui crée les conditions de sa propre destruction au lieu de chercher à bâtir un environnement où il pourrait s’épanouir et vivre pleinement son existence terrestre. L’absurdité de la gestion actuelle de la nature et les agressions que les sociétés lui font subir depuis plus d’un siècle et, par voie de conséquence, aux êtres humains, en sont un exemple édifiant. La responsabilité individuelle et collective que le Centre revendique pour l’Humanité ne peut s’accommoder de cette irresponsabilité majeure.