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Carrière
politique
Clinton
commence par être professeur de droit à
l'Université de l'Arkansas et tente, sans
succès, dêtre élu à la Chambr
des représentants. Il est élu Procureur
général de l'Arkansas en 1976 puis Gouverneur
de lÉtat en 1978. À 32 ans, il est alors
le plus jeune gouverneur dun État. Son
premier mandat nest pas facile, car il fait
adopter une loi impopulaire créant une vignette
sur les automobiles et doit gérer la crise
causée par la fuite de prisonniers cubains,
immigrés illégaux détenus dans une prison de
lÉtat. Sa femme décide aussi de conserver
son nom de jeune fille dans un État plutôt
conservateur, alors quelle doit remplir le
rôle dhôtesse dans les réceptions
officielles. Toutes ces raisons font que Clinton
ne sera pas réélu pour un second mandat.
Clinton
comprend ses erreurs et renoue de bonnes
relations avec les entrepreneurs et les
politiciens en place ; sa femme porte son
nom et adopte une attitude plus traditionnelle,
tout en continuant à sintéresser à la
politique au travers de son emploi d'avocat.
Clinton se fait réélire gouverneur de 1982 à
1992. Grâce à ses contacts amicaux avec les
entrepreneurs, il réussit à amadouer ses
critiques, mais plusieurs contrats douteux feront
lobjet dune enquête pendant son
mandat présidentiel.
Présidence
En 1992,
Clinton cherche à obtenir linvestiture du Parti
démocratealors que le président républicain
sortant, George H. W. Bush, semble imbattable
étant donné sa popularité après la Guerredu
Golfe. Il choisit Al Gorecomme co-listier, bien
que ce dernier soit aussi un politicien issu
dun État du Sud. La campagne électorale
est pleine dattaques personnelles, car
Clinton sest fait réformer pour ne pas
accomplir son service militaire, admet avoir
fumé de la marijuana mais sans en avoir avalé
la fumée, aurait eu plusieurs aventures avec des
femmes de son entourage et aurait conclu quelques
contrats douteux. Tout ceci ne lempêche
pas dêtre élu, mais ces ragots seront
largement utilisés pendant sa présidence par
ses opposants. En revanche, il avait compris que
ce qui concernait les Américains au premier chef
était leur situation économique personnelle.
Sa victoire
électorale est complète puisquelle
saccompagne de lélection dune
majorité démocrate dans les deux Chambres. Cela
lui permet de faire passer une loi autorisant les
salariés des grandes entreprises à
sabsenter pour des motifs familiaux ou en
cas durgence médicale. Après beaucoup de
tergiversations avec le Pentagone, il réussit
aussi à faire admettre les homosexuelsdans
larmée. Cette politique du « on ne
vous pose pas de questions, vous naffichez
pas vos convictions » ("don't ask,
don't tell") est encore en vigueur.
Au début
de son mandat, Clinton adopte un mode de
gouvernement très personnel ; alors que ses
prédécesseurs déléguaient leur autorité et
travaillaient par la voie hiérarchique, Clinton
sappuie sur un nombre de confidents
restreints, dont sa femme Hillary. Cest
elle qui prépare un projet de loi sur la sécurité
sociale et lassurance maladie, qui est
bloqué par le Congrès. Lune des
conséquences est le renversement de majorité
lors des élections partielles.
Les
disputes entre le président et le Congrès à
majorité républicaine se traduisent par des
retards dans le vote du budget et le gouvernement
se trouve dans lobligation de fermer tous
les ministères pendant plusieurs jours. En 1996,
Clinton réussit toutefois à se faire réélire,
bien que la majorité du Congrès reste
républicaine. Ce dernier lobligera à
adopter un budget en équilibre pour la première
fois depuis 1969, du temps du président Nixon.
Politique
extérieure
Clinton
fait intervenir larmée des États-Unis à
plusieurs reprises. En 1994, les troupes
américaines tentent de ramener la stabilité en Somalieen
sattaquant à un chef de guerre
local ; elles abandonneront après la mort
de plusieurs dizaines de soldats dans un combat
contre les guérillas. Larmée intervient
aussi à Haïtipour aider le président Jean-Bertrand
Aristide, victime dun coup détat.
Les troupes américaines participent aussi aux
missions de maintien de la paix au Kosovo. Enfin,
plusieurs raids sont effectués sur lIraken
punitions des violations des sanctions imposées
par lONU après la Guerre du Golfe.
Clinton
sera particulièrement fier des accords d'Oslo
entre les Israéliens et les Palestiniens, mais
admettra quil naura pas réussi à
empêcher les massacres du Rwanda. Cest
aussi pendant ses mandats que des terroristes
liés au mouvement Al-Qaida tenteront de
détruire le World Trade Centerà New York,
détruiront les ambassades américaines au Kenya
et en Tanzanie et réussiront à endommager un
destroyer américain en escale au Yémen.
Politique
intérieure : léconomie
Conformément
à ses engagements de campagne, Clinton
équilibre le budget et tente de contrôler le taux
d'inflation. Pendant son mandat, les États-Unis
bénéficient dune économie en expansion,
dune baisse du chômage et dune
augmentation de la richesse nationale due à la
montée de la bourse. Bien quil soit
difficile de dire dans quelle mesure la politique
en est directement responsable, Clinton, en
quittant la présidence, se targue davoir
réussi à : créer plus de 22 millions
demplois ; permettre à un
nombre record dAméricains dêtre
propriétaires de leur maison ; abaisser le
chômage au taux le plus bas depuis 30 ans ;
augmenter les salaires à tous les
niveaux ; rembourser 360 milliards USD de la
dette nationale ; convertir un
déficit budgétaire record en un surplus
budgétaire record ; ramener les
dépenses fédérales à leur plus bas niveau
depuis 30 ans ; diminuer les
impôts ; permettre à un nombre
record dAméricains de posséder des
actions boursières.
Premier
président appartenant à la génération de
laprès-guerre, Clinton apparaît comme
différent de ses prédécesseurs. Il se conduit
comme un homme du commun et le fait quil
soit souvent client du McDonald's le rend
sympathique auprès des couches populaires. Ses
options politiques se traduisent par des phrases
courtes semblables à des couplets de chansons à
la mode et ses détracteurs lappellent
« le président MTV ». Il réussit
toutefois à faire voter un grand nombre
délecteurs de la jeune génération, dont
beaucoup lui donnent leur voix. Il est aussi
très populaire auprès des Afro-Américains qui
le considèrent comme lun dentre
eux : « Sa mère la élevé
seule, il est né pauvre dans une famille
ouvrière, il joue du saxophone et il adore les
sandwiches à la McDoSa femme Hillary joue un
grand rôle dans son gouvernement et est vivement
critiquée. Beaucoup de gens considèrent le
couple comme des partenaires politiques et
certains pensent même que cest Hillary qui
« porte la culotte »La bonne
société, conservatrice, a du mal à accepter
les frasques de Clinton dans les années 1960,
lère hippie. Clinton avait réussi à ne
pas être appelé sous les drapeaux en allant
étudier à létranger pendant la Guerre du
Viêt Nam et, sil a admis avoir essayé la
marijuana, il affirme « ne pas avoir avalé
la fumée ». De plus, il se situe plutôt
à droite des démocrates, car il est favorable
à la peine de mort, à linterdiction de
laisser les adolescents traîner dans la rue, aux
uniformes dans les écoles et à dautres
lois que les jeunes nacceptent pas ;
il intensifie aussi la lutte contre la drogue.
Les conservateurs ne lui pardonneront jamais sa
conduite des années 1960 et les émissions de
radio, où les auditeurs prennent la parole pour
le critiquer, connaîtront un regain
extraordinaire pendant les années 1990.
Les blancs
du sud considèrent, eux, que Clinton les a
trahis, car sil appartient à la classe
populaire, il a fait des études dans les
meilleures universités et a adopté des idées
libérales. Il nest pas conforme au modèle
des politiciens du sud même si, au même moment,
dautres conservateurs tels que Newt
Gingrich, président de la Chambre des
représentants, ont à faire face à des
accusations similaires à celles de Clinton. En
fait, ce nest pas tellement sa morale qui
est en question, mais plutôt son anti-conformisme.
Dès le
début de la campagne électorale de 1992, des
rumeurs courent sur les liaisons extra-conjugales
de Clinton. Lune de ses anciennes
collaboratrices, Paula Jones, laccuse de harcèlement
sexuel et dautres aventures sont rendues
publiques, en particulier lorsque
lenregistrement dune conversation
téléphonique entre Monica Lewinskyet une de ses
amies révèle quelle aurait pratiqué des fellations
alors quelle était stagiaire à la
Maison-Blanche
Accusations,
scandales et tentative de destitution
Dès le
début de sa présidence, Clinton fait face à de
nombreuses attaques personnelles de la part de
ses adversaires politiques. On laccuse
davoir reçu des donations illégales
pendant sa campagne électorale, en particulier
en provenance de la Chine communiste. On ressort
des dossiers sur des contrats douteux quil
aurait passés pendant ses mandats de gouverneur
en Arkansas. Lune de ses anciennes
collaboratrices laccuse de harcèlement
sexuel. Ces accusations sont tellement nombreuses
que ses partisans sont persuadés quil
sagit dune conspiration nationale
menée par les républicains à des fins purement
politiques.
Toutefois,
le procureur Kenneth Starr découvre que Clinton
a eu des relations sexuelles avec une stagiaire
de la Maison-Blanche, Monica Lewinsky. Clinton
nie ces relations, alors quil témoigne
sous serment, ce qui permet au Congrès
dentamer un impeachmentsur une accusation
de parjure et dobstruction de
linstruction. Le vote est strictement
politique, beaucoup de sénateurs et de
représentants rendant publique leur intention de
vote avant que le procès ait lieu. Au final, les
républicains voteront pour la destitution et les
démocrates contre, mais comme la majorité
requise dans ce cas est des deux tiers, Clinton
reste président.
Retraite
Comme
beaucoup danciens présidents, Clinton,
après son mandat, est devenu un conférencier
recherché et ses interventions lui rapportent
beaucoup dargent. Il discourt sur les
problèmes politiques dactualité et il a
soutenu la candidature de sa femme au siège de
sénateur de lÉtat de New-York en ouvrant
son bureau à Harlem, le quartier noir de Manhattan.
En juin
2004, Clinton publie ses mémoires dans un livre
intitulé Ma vie. Ce livre reste longtemps en
tête des meilleures ventes, en particulier sur
les sites Internet.
Le 26
juillet 2004, il sadresse à la Convention
nationale du Parti démocrate, pour la cinquième
fois de suite, en soutien du candidat John Kerry.
De nombreux critiques considèrent son discours
comme lun des meilleurs. Il y critique le
candidat républicain George W. Bushen ces termes
« lutilisation de la force et de
lintelligence ne sont pas forcément
exclusives lune de lautre ».
En
septembre 2004, pendant la campagne électorale,
il subit une intervention à cur ouvert et
les chirurgiens affirment quil aurait subi
une attaque cardiaque majeure à brève
échéance sil navait pas été
opéré.
Peu de
temps après le tremblement de terre du 26
décembre 2004, il est nommé émissaire spécial
de l'ONUpour l'aide humanitaire aux pays frappés
par les raz de marée. (il l'est toujours au 30
novembre 2005). En 2006, Clinton dirige une
fondation très active, notamment dans la lutte
contre le SIDA au sein des pays du Tiers-Monde.
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