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Son père, Barack Obama
sénior (1936-1982) est un Kenyan originaire de
l'ouest du pays, fils d'un guérisseur Luo et
éduqué dans la religion musulmane mais qui est
devenu athée. Il fait ses études à lécole des
missionnaires qui lui paient ensuite des études
à Nairobi, la capitale, avant de l'envoyer
poursuivre des études universitaires à Hawaï
et où il obtient les meilleurs notes de sa
promotion.
Sa mère, Stanley Ann Dubham (1942-1995) est née
sur une base militaire du Kansas dans une famille
américaine et chrétienne mais elle s'est
toujours présentée comme agnostique.
Ses grand-parents maternels, Stanley et Madelyn
Dunham l'ont hebergé de nombreuses années et
ont eu un rôle très important dans son enfance
et sa jeunesses. Sa grand-mère est mort le
veille du jour de son élection à la présidence
des Etats-Unis, le 3 novembre 2008.
Par sa grand-mère maternelle, Madelyn Dunham,
Barack Obama a des origines cherokees. Elle
éleva Barack Obama pendant un certain temps de
sa jeunesse. Y étant très attaché, le candidat
a même interrompu sa campagne pour s'occuper
d'elle alors qu'elle était très souffrante à
l'hôpital. Madelyn Dunham est décédée le
2 novembre 2008.
Selon les affirmations de Lynne Cheney à la
télévision le 17 octobre 2007, Barack
Obama aurait aussi une ancêtre commune avec le
vice-président des États-Unis Dick
Cheney : une Française, à la 8e
génération. Il compte d'autres ancêtres
français, originaires d'Alsace, Christian
Gutknecht né en 1722 et Maria Magdalena
Grünholtz, tous deux nés à Bischwiller. Il a
également des ascendances anglaises,
néerlandaises, allemandes et irlandaises. Un de
ses arrière-grands-pères a émigré du comté
d'Offaly en Irlande, au XIXe siècle.
Famille recomposée et divorces : Les
parents de Barack Obama se marient en 1960. En
août 1963, son père vient d'être accepté à
l'Université Harvard et il part seul pour le
Massachusetts car il est incapable de subvenir
aux besoins de sa femme et de son fils. Le
divorce sera prononcé en janvier 1964. Diplômé
en économie en 1965, le père de Barack Obama
repart ensuite au Kenya où il fonde une nouvelle
famille. D'abord homme en vue dans le
gouvernement kenyan de Jomo Kenyatta, il finit
par s'opposer aux projets du président. Limogé,
boycotté, il sombre dans la misère et
l'alcoolisme avant de se tuer dans un accident de
voiture en 1982[5]. Son fils ne le reverra qu'une
seule fois.
Stanley Ann Obama se remarie ensuite avec Lolo
Soetoro, un étudiant originaire d'Indonésie, et
la famille emménage à Jakarta où naît Maya,
la demi-sur de Barack Obama de neuf ans sa
cadette. Barack vit 4 ans, de 1967 à 1971, en
Indonésie. Lors de la campagne électorale pour
l'investiture de 2008, l'éditorialiste
néo-conservateur Daniel Pipes affirme qu'Obama
aurait été un musulman pratiquant durant sa
jeunesse en Indonésie. Barack Obama raconte
quant à lui avoir été scolarisé deux ans dans
une école publique puis deux ans dans un cours
catholique. Dans le dossier d'inscription à
l'école publique, il aurait choisi parmi les 5
religions proposées, celle de son beau-père
musulman. À l'âge de dix ans, il retourne à sa
demande à Honolulu pour vivre chez ses
grands-parents maternels, un couple modeste.
Titulaire d'une bourse, il est scolarisé à
l'école Punahou, une prestigieuse école privée
d'Hawaii. En 1974, sa mère, séparée de Lolo
Soetoro, le rejoint avec Maya et suit un
troisième cycle d'anthropologie. Maya définit
l'éducation que sa mère donne à ses deux
enfants d'« idéaliste et
exigeante ». Trois ans plus tard, elle
retourne en Indonésie dans le cadre de ses
recherches universitaires mais Barack Obama
refuse de la suivre. Plus tard elle travaille
pour la fondation Ford et le développement du
microcrédit. Elle meurt en 1995 d'un cancer de
l'ovaire.
Barack Obama raconte son enfance dans son
autobiographie Les rêves de mon père.Études, famille et
carrière professionnelle
Après le lycée, Barack Obama étudie
deux ans au Collège occidental de Californie
puis il entre à l'Université Columbia de New
York. Il en sort diplômé en science politique
et en relations internationales.
Il commence une carrière professionnelle à
Chicago comme analyste d'affaires d'une grande
compagnie financière. En 1984, il choisit de
travailler comme animateur social dans le
quartier noir défavorisé de Bronzeville. Il
devient adjoint de Jerry Kellman, travailleur
social chrétien, membre d'un réseau d'Églises
progressistes. Jusqu'en 1987, Barack Obama,
surnommé « Baby Face » par les
pasteurs locaux, arpente South Side pour aider
les résidents à s'organiser dans la défense de
leurs intérêts, pour obtenir le désamiantage
des logements sociaux, l'ouverture de bureaux
d'embauche, ou pour lutter contre la délinquance
des jeunes. C'est durant cette période que
Barack Obama, élevé sans religion, se rapproche
de l'Église unie du Christ, dirigée dans le
quartier par le pasteur Jeremiah Wright et se
convertit au protestantisme.
Barack Obama quitte Chicago en 1987 pour trois
ans afin d'étudier le droit à la faculté de
droit de Harvard (Harvard Law School) à
Cambridge près de Boston dont il sera diplômé
magna cum laude. En 1990, il y devient le premier
afro-américain rédacteur en chef de la
prestigieuse Harvard Law Review, élu face à 18
autres candidats.
À la fin de ses études, au lieu de devenir
adjoint au juge Abner Mikva, Barack Obama revient
à Chicago pour devenir enseignant en droit
constitutionnel à l'Université de Chicago et
entre dans un cabinet juridique spécialisé dans
la défense des droits civiques. En 1992, il
épouse Michelle Robinson, juriste originaire de
Chicago rencontrée en 1989 dans le cabinet
d'avocats où il travaille et où elle est
avocate associée. Le couple Obama aura deux
filles, Malia Ann (née en 1998) et Natasha (née
en 2001). Michelle Robinson-Obama est alors une
avocate renommée, figure influente du Parti
démocrate local et proche du maire de Chicago,
Richard M. Daley. C'est elle qui va propulser la
carrière politique de son époux alors qu'il
n'a, jusque-là, milité activement que pour
soutenir la candidature de Bill Clinton à la
présidence des États-Unis et celle de Carol
Moseley-Braun au Sénat.
Carrière politique
locale (1994-2004)
En 1996, Barack Obama est élu au Sénat
de l'État de l'Illinois dans la 13e
circonscription, couvrant les quartiers sud de
South Side à Chicago, comprenant le quartier de
Hyde Park. Il préside la commission de santé
publique quand les démocrates reprennent la
majorité au Sénat local.
Il soutient les législations en faveur de
l'extension de la couverture médicale aux plus
démunis, se fait le défenseur de la cause des
homosexuels et fait augmenter les fonds destinés
à la lutte contre le SIDA. Son mandat est
marqué par sa capacité à obtenir, par le biais
de compromis, l'assentiment des républicains sur
des lois comme celles contre le profilage racial,
la vidéosurveillance des interrogatoires de
police ou un moratoire sur l'application de la
peine de mort dans l'Illinois.
En 2000, il tente de se faire désigner aux
primaires démocrates pour être candidat à la
Chambre des représentants des États-Unis mais
il est battu avec 30 % des voix contre
61 % à Bobby Rush, le titulaire démocrate
sortant et ancienne figure historique du Black
Panther Party.
Barack Obama se fera aussi remarquer à
l'échelle nationale en 2002 lorsqu'il refuse de
cautionner les explications des
néo-conservateurs au sujet d'une invasion
nécessaire de l'Irak. Ce refus lui servira de
référence tout au long de sa campagne pour
l'investiture de l'élection présidentielle
américaine de 2008 pour contrer ses adversaires.
Carrière nationale
(2004-2008)
En juillet 2004, il prononce un
discours de la Convention démocrate de Boston
désignant John Kerry comme candidat du parti à
l'élection présidentielle. Il y fait l'apologie
du rêve américain, de l'Amérique généreuse
en les reliant à ses origines familiales. Il en
appelle à l'unité de tous les Américains et
dénonce les « errements » et
l'« extrémisme » diviseur de
l'administration de George W. Bush. Ce discours
« The Audacity of Hope » repris dans
la presse écrite et à la télévision fait
connaître Barack Obama aux militants démocrates
mais également à de nombreux Américains.
Le 2 novembre 2004, après avoir
balayé quelques mois plus tôt ses adversaires
démocrates lors des primaires, Barack Obama est
élu au Sénat des États-Unis avec 70 % des
voix contre 27 % à son adversaire
républicain, l'ancien ambassadeur et chroniqueur
politique conservateur afro-américain Alan
Keyes. Le score ne fut pas une surprise car
pendant plusieurs mois, Barack Obama avait fait
une grande partie de sa campagne électorale sans
aucun opposant désigné contre lui à la suite
du retrait en dernière minute de Jack Ryan, le
candidat républicain qui avait lui-même
succédé à Blair Hull, le vainqueur des
primaires, tous deux étant englués dans des
affaires scabreuses avec leurs épouses
respectives. Ce n'est que deux mois avant
l'élection, que Alan Keyes fut désigné comme
candidat républicain en dépit du fait qu'il
résidait au Maryland, n'avait aucun lien avec
l'Illinois et qu'en 2000, il avait dénoncé le
parachutage d'Hillary Clinton à New York.
Barack Obama succède alors au sénateur
républicain sortant Peter Fitzgerald, qui
n'avait pas reçu le soutien de son parti pour se
représenter suite à des prises de position trop
personnelles.
En décembre 2004, Barack Obama passe un contrat
de 1,9 million de dollars avec une grande maison
d'édition pour écrire trois livres dont l'un
concernera ses convictions politiques et le
second, co-écrit avec son épouse, serait
destiné aux enfants.
Barack Obama a prêté serment comme sénateur le
5 janvier 2005 devenant le seul homme
de couleur à siéger au Sénat, et le cinquième
de l'histoire.
Campagne pour
l'élection présidentielle de 2008
Les élections primaires
Le 16 janvier 2007, il annonce
la création d'un comité exploratoire en vue de
lever des fonds pour une candidature à
l'élection présidentielle de 2008 ; le
10 février 2007, il déclare sa
candidature à l'investiture démocrate et ce,
malgré son inexpérience relative et la
concurrence dans le camp démocrate d'Hillary
Clinton, jusque-là favorite pour les primaires.
Le 15 décembre 2007, il a reçu
l'appui du prestigieux quotidien national, The
Boston Globe.
Tout au long de l'année 2007, il a insisté sur
le fait qu'il incarnait le changement et qu'il
s'opposait à la politique partisane Sa
candidature enthousiasme une partie des
électeurs indépendants et des jeunes. Il
obtient le ralliement de nombreuses
personnalités comme le sénateur John Kerry, les
hommes d'affaires Warren Buffett et George Soros,
les acteurs George Clooney, Matt Damon, Will
Smith, Ben Affleck, Robert De Niro les actrices
Halle Berry, Sophia Bush et Scarlett Johansson,
le rocker Bruce Springsteen, la chanteuse Nicole
Scherzinger, le rappeur Nas, la romancière Toni
Morrison ou l'animatrice de télévision Oprah
Winfrey, personnalité extrêmement influente
dans son pays, notamment au sein de la
communauté afro-américaine
Le 3 janvier 2008, Barack Obama a
remporté les élections primaires dans l'État
de l'Iowa (les caucus) avec 38 % des
suffrages exprimés, loin devant le sénateur
John Edwards (30 %) et l'ancienne First Lady
Hillary Clinton qui a obtenu 29 %. Il
réussit alors à imposer à la campagne des
primaires, aussi bien démocrates que
républicaines, le thème du
« changement »
(« Change »). Le 8 janvier, il perd
dans le New Hampshire (37 %) contre Hillary
Clinton (39 %) malgré des sondages
l'annonçant grand favori avec 10 points
d'avance. Son discours de défaite est teinté
d'espoir et de remotivation. De cette défaite
Barack Obama tire son nouveau slogan :
« Yes we can » (« Oui, nous
pouvons »).
Après une polémique avec Hillary Clinton sur
les droits civiques et les rôles respectifs de
Martin Luther King et du président Lyndon Baines
Johnson, il arrive de nouveau deuxième en nombre
de voix, derrière Hillary Clinton, lors du
caucus du Nevada du 19 janvier (51 % contre
45 %). Néanmoins Barack Obama obtient une
majorité de 13 délégués contre 12 pour
Hillary Clinton, raison pour laquelle il refuse
de concéder sa défaite. Il évoque également
des irrégularités dans le vote qu'il impute au
camp Clinton, accusant Bill Clinton et sa femme,
de déformer les faits à son encontre
Le 27 janvier, sa très large victoire (55 %
contre 27 % pour Hillary Clinton) lors des
primaires de Caroline du Sud relance sa
candidature dans la perspective du Super Tuesday
du 5 février.
Le 28 janvier, il obtient le soutien de Caroline
Kennedy, ainsi que d'Edward Moore Kennedy et
Patrick Kennedy
Lors du Super Tuesday, le 5 février, Barack
Obama remporte 13 États, face à 9 pour Hillary
Clinton.
Le 2 février, Will.i.am enregistre Yes We Can,
une chanson inspirée d'un discours prononcé par
Obama, suite à la primaire du New Hampshire de
2008. Mixée avec des images et des extraits du
discours, la chanson est interprétée par de
nombreuses célébrités (la plupart des
musiciens, chanteurs et comédiens états-uniens)
à l'appui du sénateur Obama. La chanson a été
produite par Will.i.am, le clip a été réalisé
par Jesse Dylan, le fils du chanteur Bob Dylan
Le 9 février, il remporte les États de
Washington, du Nebraska et de Louisiane ainsi que
les îles Vierges. Le lendemain 10 février, il
remporte l'État du Maine. Le 12 février, en
remportant les trois élections primaires
démocrates en Virginie, au Maryland et dans la
capitale fédérale Washington, Barack Obama
prend un avantage dans la course aux 2 025
délégués nécessaires pour décrocher
l'investiture démocrate. Avec 1231 délégués,
il devance dorénavant Hillary Clinton (1196
délégués), s'adjugeant au passage la confiance
non seulement d'une bonne partie de l'électorat
afro-américain mais aussi celui des personnes
âgées (53 % contre 47 % à Hillary
Clinton) et des femmes (58 %) ; les
Blancs demeurent plutôt favorables à Hillary
Clinton (48 % contre 51 %)
Le 19 février, il gagne les primaires dans le
Wisconsin et à Hawaï, signant là dix victoires
consécutives sur Hillary Clinton.
Le 22 février, avec plus de 65 % des voix,
le sénateur de l'Illinois, Barack Obama a
largement remporté la primaire des démocrates
expatriés. En France, il dépasse la barre des
70 %.
Le 4 mars, il gagne dans l'État du Vermont mais
perd dans l'Ohio et le Rhode Island. Au Texas, il
obtient plus de représentants à la convention
que Hillary Clinton (99 contre 94). Il conserve
une avance de plus de 100 délégués.
Il remporte les primaires du Wyoming le 8 mars,
puis celles du Mississippi 3 jours plus tard.
Le 22 avril, Hillary Clinton remporte la primaire
de Pennsylvanie. À ce moment, la campagne de
Clinton, qui ne pouvait se permettre d'accroître
davantage son retard, bénéficie d'un second
souffle aux dépens de celle de Barack Obama. Ce
dernier a été fragilisé dans l'opinion par son
attitude ambiguë à l'égard des dérapages
verbaux de son ancien pasteur, le communautariste
Jeremiah Wright, ainsi que par des accusations
d'élitisme.
Ainsi, le 3 mai, il remporte avec seulement 7
voix d'écart les caucus de Guam, île du
Pacifique, avec 50,08 % des voix contre
49,92 % pour Hillary Clinton.
Le 6 mai, il remporte l'État de Caroline du Nord
avec 56 % des voix mais perd avec
22 000 voix d'écart dans l'Indiana
(49 % des voix).
Le 13 mai, Hillary Clinton remporte la primaire
en Virginie-Occidentale avec 67 % des voix
contre 26 % pour Barack Obama. La candidate
bénéficie d'un vote massif des électeurs
blancs et modestes, très nombreux dans cet État
Obama peut néanmoins rattraper son retard
auprès de cette dernière catégorie
d'électeurs et auprès des « cols
bleus » (ouvriers blancs) grâce au
ralliement de poids de John Edwards, annoncé
dès le lendemain de la primaire de
Virginie-Occidentale.
À ce stade des primaires, les cinq dernières
consultations à venir seront d'une importance
toute relative, aucun des deux candidats ne
pouvant obtenir la majorité qualifiante des
délégués ordinaires, tandis que les
super-délégués, qui restent partagés entre
Obama (282), Clinton (273) et l'indécision
(environ 240), auront probablement le dernier mot
lors de la Convention démocrate du mois d'août.
Certains observateurs misent cependant sur un
retrait de Clinton avant la fin du processus.
Le 20 mai, Obama et Clinton remportent l'un et
l'autre une primaire. Le premier s'impose dans
l'Oregon (58 % des voix), la seconde dans le
Kentucky (65 % des voix).
Le 30 mai, il quitte l'Église unie du Christ
suite aux polémiques engendrées par les propos
du pasteur Wright et du révérend Michael
Pfleger. Obama était membre de cette église
depuis une vingtaine d'années.
Le 3 juin, à l'issue des dernières primaires
(Montana et Dakota du Sud), il atteint le seuil
requis des 2118 délégués, ainsi que le soutien
de nombreux super-délégués. Malgré la
revendication par Clinton de la majorité du
« vote populaire » (en nombre de voix
de militants) et le refus de la sénatrice de se
déclarer vaincue, Obama est désormais quasiment
assuré d'être désigné candidat à la
Maison-Blanche lors de la convention démocrate
de la fin du mois d'août.
Le 7 juin, Hillary Clinton
« suspend » sa campagne à
l'investiture démocrate et apporte son soutien
à Barack Obama dans sa campagne présidentielle
contre le républicain John McCain
Obama est le premier afro-américain à briguer
le poste de président pour le compte d'un parti
majeur. Le 27 août, troisième jour de la
Convention démocrate à Denver, il est
officiellement investi par acclamation, ou roll
call, lancées par la sénatrice Hillary Clinton.
Campagne
présidentielle
En juillet 2008, Obama se rend en
Afghanistan, en Irak, en Israël, en Allemagne,
où il prononce devant le Siegessäule et une
foule enthousiaste un discours aux accents
kennediens et reaganiens, en France et en
Grande-Bretagne. La presse popularise alors le
néologisme d'obamania. John McCain qui, pendant
ce temps, a reçu le dalaï-lama, reproche à son
concurrent démocrate d'avoir préféré
prononcer un discours devant « des foules
d'Allemands obséquieux » aux dépens d'une
visite au chevet de soldats américains soignés
à Landstuhl (base américaine située près de
Kaiserslautern).
Dans une lettre adressée le
24 juillet 2008, Barack Obama regrette
de n'avoir pu rencontrer le dalaï-lama du fait
de ses voyages, et lui réaffirme son soutien,
espérant que sa lettre et la rencontre avec le
sénateur John McCain démontreront que
l'attention et le soutien américain au peuple
tibétain transcendent les divisions politiques.
Obama se félicite aussi du dialogue entre les
représentants du dalaï-lama et du gouvernement
de la République populaire de Chine.
Le 23 août, Obama choisit le sénateur du
Delaware Joseph Biden comme colistier dans la
course à la Maison-Blanche. Biden est président
de la commission des Affaires étrangères au
Sénat et sénateur depuis 1972. Ce choix doit
servir à donner l'image de l'expérience
politique et plus particulièrement en politique
étrangère et, par conséquent, de contrer les
attaques sur l'inexpérience d'Obama dans ce
dernier domaine (l'argument de l'inexpérience
d'Obama, repris par John McCain, avait déjà
été exploité lors des primaires par Hillary
Clinton et par Joe Biden lui-même).
Le choix de Biden présente cependant également
des inconvénients : l'association d'Obama
à une figure connue du paysage politique
fédéral atténue l'idée du
« changement » (Change). De plus, le
sénateur du Delaware est connu pour ses gaffes,
qui peuvent s'avérer dangereuses dans un duel
électoral serré.
Le 28 août, jour du 45e anniversaire du discours
I have a dream de Martin Luther King, il est
officiellement investi par le Parti démocrate,
au stade Invesco à Denver.
Deux semaines avant les élections, après être
sorti renforcé des débats face à John McCain,
Obama reçoit le soutien inattendu de l'ancien
Secrétaire d'État républicain Colin Powell et
devance largement (de 7 à 10, voire 12 points)
son adversaire dans les sondages.
Les républicains tentent pourtant de freiner
Obama en l'attaquant sur plusieurs points :
en déclarant qu'il est soutenu par l'association
ACORN, dont le travail d'inscription des citoyens
sur les listes électorales est entaché
d'erreurs grossières voire de tentatives de
fraude avérées ;
en affirmant qu'il est proche de l'ancien
terroriste d'extrême-gauche Bill Ayers, membre
fondateur des Weathermen ;
en le présentant, enfin, lors de plusieurs
meetings de la colistière conservatrice de
McCain, Sarah Palin, comme un
« socialiste ».
Cette dernière accusation, injurieuse (le terme
est synonyme de « communiste » aux
États-Unis, pays ennemi de l'URSS pendant la
Guerre froide), réagit à une phrase prononcée
le 11 octobre par Obama : « Je pense
que si nous répartissons (spread around) les
richesses, c'est bien pour tout le monde ».
Il répondait alors aux questions de Samuel J.
Wurzelbacher (présenté par McCain, puis Obama
et les médias comme « Joe le
Plombier »), un employé d'une entreprise
de plomberie qui s'inquiétait d'une hausse de
ses impôts en cas de victoire du sénateur de
l'Illinois.
Ces attaques s'avèrent cependant
contreproductives pour le camp McCain, tandis
qu'Obama tourne en dérision l'accusation de
"socialisme" : « A la fin de
la semaine, il (John McCain) finira par m'accuser
d'être un communiste masqué parce que je
prêtais mes jouets lorsque j'étais à l'école
maternelle. Je partageais mes sandwiches au
beurre de cacahuète et à la confiture ».
Le 23 et le 24 octobre, Barack Obama suspend
brièvement sa campagne, qui est la plus
coûteuse de l'histoire des États-Unis (605
millions de dollars contre 150 millions de
dollars pour celle de McCain), pour se rendre à
Hawaï au chevet de sa grand-mère, Madelyn
Dunham (née en 1922), gravement malade.
Déjà soutenu par de grands journaux comme le
Washington Post, le Los Angeles Times, le New
York Times ou le Financial Times, le sénateur
démocrate reçoit l'appui de Scott McClellan,
ancien porte-parole de George W. Bush devenu
sycophante de la "culture de la
désinformation" à Washington, qui annonce,
le 24 octobre, qu'il votera pour Obama.
Pendant ce temps, McCain remonte dans les
sondages en abordant davantage les questions
économiques, passées au premier plan dans un
contexte de crise financière, et en exploitant
une gaffe de Joe Biden. Lors d'une rencontre avec
des donateurs de Seattle, ce dernier a en effet
déclaré : « Croyez-moi. Il ne se
passera pas six mois avant que le monde ne mette
à l'épreuve Barack Obama, comme il l'avait fait
avec Kennedy (
). Écoutez, nous allons
avoir une crise internationale, une crise
fabriquée, pour voir de quel bois se chauffe ce
gars-là (
). Je vous garantis que cela va
arriver. »
Destinée initialement à démontrer la
pugnacité et le courage d'Obama en le comparant
à JFK, cette déclaration maladroite est
exploitée par McCain qui juge que le pays n'a
pas besoin « d'un président qui invite le
monde à le tester à un moment où notre
économie est en crise, et où les Américains se
battent déjà dans deux guerres ! »
Le 29 octobre, Barack Obama diffuse un spot de 30
minutes sur 7 chaînes américaines (CBS, NBC,
FOX, BET, Univision, MSNBC et TV One). Dans ce
spot, qui aura coûté 4 millions de dollars, le
candidat annonce un plan en faveur des classes
moyennes pour lutter contre la crise économique.
Transition
présidentielle (novembre 2008 - janvier 2009)
Ayant remporté la majorité des grand
électeurs le 4 novembre 2008, Barack
Hussein Obama succédera réellement à George W.
Bush le 20 janvier 2009. Il deviendra
alors le quarante-quatrième président des
États-Unis, et le premier afro-américain à
accéder à la Maison Blanche. Sa présidence
intervient dans une période de crise
économique.
Premiers mois de
gouvernement (depuis janvier 2009)
Comme il l'avait promis, Barack Obama a
pris des mesures dès son entrée en fonction
avec une équipe déjà constituée où l'on
retrouve Hillary Clinton, sa rivale malheureuse
lors des primaires démocrates, comme secrétaire
d'Etat (ministre des Affaires étrangères) ainsi
que Robert Gates (Républicain) à la tête du
Pentagone (ministère de la défense) et Timothy
Geithner, secrétaire au Trésor. Pour faire face
à la gtrès grave crise économique et
financière mondiale, Barack Obama a notamment
fait voter un plan de relance de quelquie 800
milliards de dollars. Seuls trois Sénateurs
républicains ont voté ce plan, tous les autres
Républicains ayant décidé de s'opposer plutôt
que de faire un compromis comme le souhaitait
Barackl Obama en voulant gouverner au centre et
en étatnt "bipartisan", voire
"postpartisan", ce que les analystes
politiques estiment très difficile à réaliser
même en période de crise.
Doctrine politique
Barack Obama est considéré comme un
homme politique centriste, pragmatique, adepte du
compromis pour faire avancer ses idées et ses
projets et capable de rassembler diverses
catégories de l'électorat, même si ses votes
au Congrès l'ont paradoxalement classé à
gauche du parti, cest-à-dire au
centre-gauche.
Politique Etrangère
Barack Obama est présenté comme un
partisan de la realpolitik et prend pour modèle
James Baker, saluant la politique étrangère
américaine menée sous la présidence de George
H. W. Bush. S'il veut être plus ferme à
l'égard du programme nucléaire de la Corée du
Nord, ses principales propositions sont un
retrait en 16 mois des troupes américaines de
combat d'Irak, qui commencerait dès sa prise de
fonction s'il était élu président des
États-Unis, et le commencement d'un dialogue
« sans préconditions » avec l'Iran.
Concernant les relations avec Israël et avec les
palestiniens, après avoir été ambivalent, il
prononçait, le 4 juin 2008 à la
conférence du lobby pro-israélien Aipac
(American Israel Public Affairs Committee) un
discours dans lequel il apportait son soutien au
statut de Jérusalem, comme capitale indivisible
d'Israël.
Intérieur et Société
Peine de mort : Il est partisan de
la peine de mort pour les crimes les plus graves
dont les viols d'enfants estimant que « la
communauté est fondée à exprimer la pleine
mesure de son indignation » mais il propose
cependant de réduire les circonstances
aggravantes qui rendent ces crimes éligibles
pour l'exécution de son auteur. De surcroit, il
milite pour corriger les problèmes qui
découlent de son application.Il dénonce par
ailleurs le nombre disproportionné
d'Afro-américains dans les prisons américaines
et les couloirs de la mort.
Armes à feu : Il se déclare également en
faveur du 2e amendement sur le droit de posséder
des armes à feu mais reconnait l'utilité des
« lois de bon sens pour empêcher les armes
de tomber dans les mains d'enfants ou de membres
de gangs ».
Avortement et Homosexualité: Favorable au droit
à l'avortement, il se déclare partisan des
contrats d'union civile entre personnes de même
sexe et souhaite la généralisation de
l'extension des droits et avantages matrimoniaux
aux homosexuels, tant au niveau de chaque État
qu'au niveau fédéral sans pour autant remettre
en cause la définition du mariage civil entre un
homme et une femme qu'il laisse aux différents
États à définir.
Immigration : s'il est favorable au
renforcement des contrôles à la frontière
mexicaine, il défend une régularisation des
immigrés clandestins déjà présents auxquels
il envisage l'octroi du permis de conduire.
Economie et Social
Obama propose une réforme du système
de santé américain permettant la mise en place,
au niveau fédéral, d'une « assurance
santé universelle » sans pour autant
imposer une couverture santé obligatoire à
l'exception des enfants. Barack Obama préconise
une hausse du salaire minimum qu'il veut voir
indexé sur l'inflation, des baisses d'impôts
massives pour la classe moyenne (pour les
personnes gagnant moins de 250 000 $
par an), le recours au crédit d'impôt pour
aider les ménages les plus modestes et a promis
de renégocier le traité de libre-échange
nord-américain (l'ALÉNA). Dans le contexte de
la crise des subprimes et du poids des crédits,
il souhaite protéger les citoyens américains
contre les abus des prêts de toutes sortes. Il
prévoit un plan de grands travaux publics sur
dix ans, financés par le retrait des troupes
combattives d'Irak.
Ecologie
Pour lutter contre le réchauffement
climatique, il propose d'augmenter le prix de
l'électricité, d'investir dans les
biocarburants, les énergies alternatives et se
déclare favorable à l'instauration d'un marché
du CO2 (obligeant les entreprises polluantes à
racheter un "droit à polluer" auprès
d'entreprises non polluantes). Comme son
adversaire républicain à l'élection
présidentielle, John McCain, il est plutôt
favorable également au développement de
l'énergie nucléaire comme solution aux
problèmes climatiques mais sa position sur le
sujet est devenue ambivalente durant la campagne
électorale.
Vie Politique
Sur le financement
des campagnes électorales, Barack Obama se
déclare partisan d'un système de financement
public et a indiqué, avant même sa déclaration
de candidature, qu'il financerait ainsi sa
campagne présidentielle si son rival
républicain faisait de même. Cependant, en juin
2008, il est le premier des candidats à renoncer
à ce type de financement lui permettant alors de
continuer à collecter sans limitation des fonds
privés. Il est alors le premier candidat à se
passer de ces fonds fédéraux depuis l'adoption
par le Congrès des lois sur le financement des
campagnes électorales, élaborées après le
scandale du Watergate.
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